jeudi 16 février 2017


COMME DANS DES SOUTERRAINS À LA DOSTOÏEVSKI – suite –



[…] il eut aimé dire quelque chose, cet homme sombre dans son cœur sombre. Il eut aimé dire quelque chose : "ce siècle ...."  - Mais les mots picorent les mots et les mains brisent les mains.
                                                                                                                              Orage,  orage
                                                                        des araignées noires lacèrent sa poitrine béante.

                                                                           Dusan Matic – 1898-1951.
Sans cesse la mer recommencée… -part 1.

Dans le corridor de ma fourbe souvenance – tunnel oblique de la chair - , mon existence est une longue nuit d’insomnies. S(a)igné : Le Voyant-du-Chêne. CELA, long et mélancolique, en sur-romantique bleuNUIT, verse l’or des larmes de Lucie. Sans cesse, la Mer recommencée… l’ïles de Groix, Wissant, Brighton, Berck-Plage, Middlekerke, Swansea, Cloghane… Sans cesse la Mer recommencée…                                        
L’eau entraîne les roues des moulins décrépits. Derrière la grille rouillé du puits des insomnies, d’invisibles revenants – fripouilles visions insolentes de ceux qui ont disparu- me serrent les pognes. Charpenté en pierre, un satirique Christ statique au carrefour d’Audinghem poursuit sa vaine mission rédemptrice qu’il pleuve, qu’il vente, sous le soleil, sous les flocons de neige. La parure bleuNUIT et jaune-fauve du ciel assombri est tombé sur l’animalité des terres. Les ondes radio égrainent au travers les cieux leurs imbéciles programmes nocturnes.

-        La scène se déroule dans les lignes de solitude de leurs rêves –
Icelle : ‘ je travaille maintenant à la boulangerie de ma cuisine ‘
Icelui : ‘Toudi chéle Mèr àrkëminchée* ‘

Bientôt, errant à nouveau,  d’un pas tranquille  le long d’une plage, j’interroge notre histoire : Picardia, de nos retrouvailles suis-je le cancrelat ?  Face à la Mer du Nord, esseulé, de moi-même je ne suis plus qu’une contre-vérité face au carrousel de l’Amplification des Ampleurs des Aggravations – la scène à l’identique à déjà eu lieu, il y aura bientôt quarante ans. Je suis un vieux pieu nu planté sur une plage. Sans cesse la Mer recommencée… Des improbables chevaux de mer surgissent des lointaines falaises de Douvres ; ils ont des crinières d’écume blanche, à marée haute ils s’écrasent contre les rochers de la plage d’Audresselles. Demain, à Brighton, je vais traînailler. Déjà j’avance en flânant vers la fête foraine flottante pour m’égarer dans le musée de la teigne de ma jeunesse rebelle. À Brighton, sans cesse la Mer recommencée…
À suivre…
*traduction française : Sans cesse la Mer recommencé...


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