COMME
DANS DES SOUTERRAINS À LA DOSTOÏEVSKI – 1/1.
L'ensemble de ces souterrains,
au Docteur Norbert Bertrand Barbe,
au Docteur Norbert Bertrand Barbe,
libérateur de mon n°7.
LA MASCARADE DU 'JE' DES MASQUES
ou le jus de bouillon de nos destinées – Prologue.
Cette page particulièrement
vers et por min Caùmarate Flup-Kola.
Il
a tout vendu, tout donné / Dans la maison abandonnée… /
…Et y’a le
masque sur le mur / Qui fait froid dans le dos… /
…Qui dit jamais
un mot… / …Quand il est part là-bas /
Il
ne savait pas… / …Qu’on en revient pas… /
…La
dernière page de son cahier/Tu peux pas lire, tout est rayé… /
…Et y’a le masque sur
le mur / Qui dira jamais un mot.
Extrait de : Le masque sur le mur
[1979] - Gérard Manset.
À
qui mieux mieux ? Annonciation que la présence du plus grand des poètes
masqués sera présent mais anonyme dans le parterre de la lecture publique alors
j’énonce […] à mi àrnonché-vos ej su
Derwydd, chl’émorleu ed chés seurtèys. Ej su chl’àrck-Abranm des cius, ej su
cheule crozèye ed chés thiotes éstrèyes ed l’about. […abandonnez-vous à moi, je suis
Voyant-du-chêne, l’écrabouilleur des certitudes. Je suis l’arc-en-ciel, je suis
la croisée des petits chemins au bout du tout.] […] Tout ce
qui demeure est égal au cri du décapité, le cri du ciel égorgé et celui des
vieux jours d’Humanité avec de vrais livres de papier…
La
tranchée qui abrite le corps n’est plus que le corps qui habite la tranchée et
une boue de sang habille le tout. Limon de vie, encore ce corps même mort à
transmettre.
Rue
de l’Abbaye des Prés, à Douai, Le masque adresse une très longue lettre où il
tente de faire de son mieux pour ouvrir mon cœur de vieil Ulysse, d’antique
créature… Alors ce soir, encore, et plus loin… avançons improbable Pénélope qui
surgit enfin, un arbre creux à mon bras que je désire commun et l’ « autre »
la Fée Ficelle caressante… Traçons, Icelle,
de nos mains une ligne d’horizon toute autre et basculons de côté puisque
c’est de là que nous venons.
Aux
Hespérides, le jardin des dieux ; aux Hespérides, les nymphes
gardiennes ; aux Hespérides, les pommiers d’Or. Aux Hespérides, l’île de
l’âme jolie, rue des Hespérides, le masque écrit une très longue lettre
infinie.
Esprits
entêtés d’imbécilité, voici le temps des ouragans qu’accompagnent d’authentique
alligators souriants : Ils remontent le cour du Delta du Mississippi et
jusqu’au cœur de La Louisiane ; bientôt échouant, entre Douai et Saint
Amand-les-Eaux, sur les rives de La Scarpe, ils ont déjà entre l’argent de
leurs mâchoires les cadavres de vos progénitures putrides qu’ils finiront par
avaler… Et combien de tristes vols de corbeaux dans le tout profond de l’orbite
de l’œil transpercé de Balor le borgne ? Oh ! Tendre Icelle, CELA sera pire que le plus
sévère des hivers et CELA gèlera à pierre fendre comme jadis de par le crâne,
brisé par le pic à glace d’un mari jaloux, de « Sonny Boy »
Williamson dont le blues-harmonica déchire la peau des mots :
‘Lord, Oh Lord Blues’ – sic/Aurora II,
17 juin 1938 -. Sous les coups du gel,
le nourrisson explose en un bouquet de braises ardentes… Désastre, grand
désastre ! Il est minuit dans le tronc de l’Humanité pourrissante d’un
siècle naissant qui s’avance pareil à une entreprise de pompes funèbres qui
prospère à une folle vitesse en proposant des cercueils en cartons, plus
pratique pour l’incinération, dont l’on peut au préalable choisir le motif ou
paysage à imprimer, moyennant une somme non modique, sur les parois intérieures
pour un meilleur confort du défunt. L’oiseau de proie qui nous veille, bouffe
les rêves de nos candides sommeils de gueux naïfs puis au réveil il nous
abandonne avec une étrange sensation de pâtes de cadavres bien mûrs dans la
bouche. Pour tout sucre des fourmis flottent sur le jus de bouillon de nos
destinées.
Et
si le masque était le voleur de ‘je’ ? Si le masque était le découpeur… de
mots ? Le boucher-charcutier des maux ? Le viandeur-vidangeur des
mots-maux-maman-allo bobo-socialo des poético-lascars as en tautologie ?
‘Je’ découpeur-charcutier-viandeur-vidangeur de l’ ‘autre’ et ses faux
semblants ? Le masque est RIEN ! Le masque est TOUT ! Roi Arth, La cendre de tes justes visions
s’éparpille, s’évapore. Un vent brûlant emporte tout… Arth, quelque part.
Aux
Hespérides, La Palmas et Gomea ; aux Hespérides, Santas Cruz de
Tenerife ; aux Hespérides, Fuerteventure et Lanzarote ; aux Hespérides,
Hierro, l’Îles de fer ; aux Hespérides, chaud et sec, l’été.
[…]Coére étou ej’su ch’pati
bleuw, màrouleus’mint fré pi ioe:iche, l’bleuse pati màrouleus’mint tot déployé
eque pon in trézawis’mint i’ peut së ninn s’in rafardé[…] […] Encore, je suis la pâture bleue,
amoureusement fraîche et humide, la pâture bleue amoureusement toute dépliée,
dont aucun clair entendement par ruse ne peut s’emparer…
Goulument,
le poème se déconstruit à l’approche des lugubres croassements de Korrigane – La scène se déroule
au-dessus d’un lac proche de Galway dans les eaux duquel, nue, se baigne la
Reine Medb du Connacht - . À la suite, que peut-il bien survivre de nos
‘Je’. De nos ‘Autres’ ? Tout CELA ne s’écrit pas ou plus seulement au
milieu d’oriflammes belliqueuses mais au cœur creux d’une pluie d’acide de
plumes calcinées, aux bras d’un diable répugnant qui couve ses œufs dans des
nids innocents. Au-dessus du pays, ma terre grise est une plaie béante… J’y
vois le masque qui est RIEN ! Le masque qui aussi est TOUT ! Le ‘Je’
de l’ ‘Autre’ est néant. Pourtant ‘Je’ désire ‘Il’, Celle qui chante la Musique
de l’Univers. Elle chantera dans ma bouche, de porte en porte jusqu’aux aurores
– Là, extraite du film Masked and
Anonymous, la bande son diffuse une chanson traditionnelle : Diamond Joe,...
...revisitée par Jack Fate
[sortant de prison] alias Bob Dylan et lui-même alias Robert Zimmermann - è ‘Je est un autre’ – Arthur
Rimbaud.
Aux
Hespérides, une nymphe de cœur ; aux Hespérides, le Normand
conquérant ; aux Hespérides, Jean de Béthencourt ; aux Hespérides,
mon masque d’entrailles au mieux de l’autre ; aux Hespérides, l’île
d’Avalon [à moins que ce soit celle de Groix ?].
[…] Ej’ su chl’in.nàrse nier ed
chés Khonorins. Adon la ch’ét seule nworte agaÿante pi gàrbourioeuse càrchèle ;
tàrtous’ dévalé chi din chés papars inplokèys, vius pàrchongnés écartelures à
mi àrnonché vos ej su chl’ émorleu-épaetreu ed chés seurtèys, Derwydd. […] Je suis le loufoque bébé pleurnichard
enflammé du peuple de ceux qui n’ont pas la connaissance. Donc là, c’est
l’effrayante et ensorceleuse crécelle noire ; tous descendez ici dans
l’image contaminée d’un enfant vue dans l’œil d’un autre, vieux éventreurs
complices de meurtres, abandonnez-vous à moi, je suis l’écrabouilleur-écraseur
des certitudes, Voyant-du-chênes.
Entendez !
Ecoutez ! Des corps se consument dans les flammes de vos existences. Comme
des masques qui ne peuvent plus rien dire, CELA crépite-t-il ? Et CELA
brûle ? De l’enfance, la balançoire abandonnée… Le masque ne se souvient
pas que… Le masque se souvient trop : L’odeur de la boue, l’odeur du
labour et de la rosée d’un p’tit matin… Le masque se souvient… Et c’est pire
qu’une photo jaunie. Elle et lui, lui et elle désirent que le masque vive sans
eux.
Cheule souvenanche, à coesse qu’ale
ét toudi laù ét l’coesse ed ch és bérluzries à mi, à li, à ti étou.
Chl’àpréche del berluzrie, nozoete tàrtous’ ale foét bérloké. Ch’ét
insigne ! Quaintt à pu rin buzié, inbzipe !... Cheule berluzrie, ale
ét bayé edpa chl’éblérache. …Vlaù eque cheule nworte pi gàrbourioeuse càrchèle
foét poùrtréture edzeur el corte ed min chapitre… [é-pi seule nworte
gàrbourioeuse càrchèle n’ét pon chi agaÿante équ’chaù !). Les souvenirs parce qu’ils sont toujours
présents, sont la raison de mes fautes, des siennes et des tiennes aussi.
L’ardeur de la faute, nous autres tous, nous fait tituber. C’est ainsi !
Quant à l’oubli, impossible ! …La
faute est offerte par l’inattention. …Voilà que l’effrayante et ensorceleuse crécelle
noire prend forme sur la corde de mon discours [puis la noire ensorceleuse
crécelle n’est pas si effrayante que cela !).
Le
10 juin 2009 en Saint Amand-les-Eaux et
revisité, dépoussiéré, le 20 janvier 2017 en Clamart.
Notes :
En 2009 ou 2010, j’avais le désir de voir publier « mes » Evangiles
bleusNUIT pourtant alors Ivar Ch’ Vavar
m’a dissuadé de chercher à le faire car il pensait que ces textes
devaient encore macérés, qu’il fallait laisser cette macération agir dans ma
tripe car aussi et surtout qu’aux temps de ces écritures, j’étais au plus
mal de mon ‘je’. Mais Ivar Ch’ Vavar, du
haut de sa bienveillance de Merlin, m’a averti que des heures sortiraient d’un
coup, un jour lointain alors, pour se dresser afin de me sonner qu’il est
bienvenu pour moi maintenant, c’est aujourd' hui et demain ! De reprendre
ces Evangiles bleusNUIT, d’y retravailler et de lâcher la créature, de libérer
le Prisonnier à l’apparition du signe…
…De
par le N°7 ! Merci Docteur.
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