vendredi 20 janvier 2017

'Je' SUIS DIAMOND JOE !

COMME DANS DES SOUTERRAINS À LA DOSTOÏEVSKI – 1/1.

    L'ensemble de ces souterrains, 
au Docteur Norbert Bertrand Barbe, 
libérateur de mon n°7.

LA MASCARADE DU 'JE' DES MASQUES 
ou le jus de bouillon de nos destinées – Prologue.

Cette page particulièrement
vers et por min Caùmarate Flup-Kola.


Il a tout vendu, tout donné / Dans la maison abandonnée… / 
…Et y’a le masque sur le mur / Qui fait froid dans le dos… / 
…Qui dit jamais un mot… / …Quand il est part là-bas / 
Il ne savait pas… / …Qu’on en revient pas… / 
…La dernière page de son cahier/Tu peux pas lire, tout est rayé… / 
…Et y’a le masque sur le mur / Qui dira jamais un mot.
  Extrait de : Le masque sur le mur [1979] - Gérard Manset.


À qui mieux mieux ? Annonciation que la présence du plus grand des poètes masqués sera présent mais anonyme dans le parterre de la lecture publique alors j’énonce […] à mi àrnonché-vos ej su Derwydd, chl’émorleu ed chés seurtèys. Ej su chl’àrck-Abranm des cius, ej su cheule crozèye ed chés thiotes éstrèyes ed l’about. […abandonnez-vous à moi, je suis Voyant-du-chêne, l’écrabouilleur des certitudes. Je suis l’arc-en-ciel, je suis la croisée des petits chemins au bout du tout.] […] Tout ce qui demeure est égal au cri du décapité, le cri du ciel égorgé et celui des vieux jours d’Humanité avec de vrais livres de papier…

La tranchée qui abrite le corps n’est plus que le corps qui habite la tranchée et une boue de sang habille le tout. Limon de vie, encore ce corps même mort à transmettre.

Rue de l’Abbaye des Prés, à Douai, Le masque adresse une très longue lettre où il tente de faire de son mieux pour ouvrir mon cœur de vieil Ulysse, d’antique créature… Alors ce soir, encore, et plus loin… avançons improbable Pénélope qui surgit enfin, un arbre creux à mon bras que je désire commun et l’ « autre » la Fée Ficelle caressante… Traçons, Icelle, de nos mains une ligne d’horizon toute autre et basculons de côté puisque c’est de là que nous venons.

Aux Hespérides, le jardin des dieux ; aux Hespérides, les nymphes gardiennes ; aux Hespérides, les pommiers d’Or. Aux Hespérides, l’île de l’âme jolie, rue des Hespérides, le masque écrit une très longue lettre infinie.

Esprits entêtés d’imbécilité, voici le temps des ouragans qu’accompagnent d’authentique alligators souriants : Ils remontent le cour du Delta du Mississippi et jusqu’au cœur de La Louisiane ; bientôt échouant, entre Douai et Saint Amand-les-Eaux, sur les rives de La Scarpe, ils ont déjà entre l’argent de leurs mâchoires les cadavres de vos progénitures putrides qu’ils finiront par avaler… Et combien de tristes vols de corbeaux dans le tout profond de l’orbite de l’œil transpercé de Balor le borgne ? Oh ! Tendre Icelle, CELA sera pire que le plus sévère des hivers et CELA gèlera à pierre fendre comme jadis de par le crâne, brisé par le pic à glace d’un mari jaloux, de « Sonny Boy » Williamson dont le blues-harmonica déchire la peau des mots : 
‘Lord, Oh Lord Blues’ – sic/Aurora II, 17 juin 1938 -.  Sous les coups du gel, le nourrisson explose en un bouquet de braises ardentes… Désastre, grand désastre ! Il est minuit dans le tronc de l’Humanité pourrissante d’un siècle naissant qui s’avance pareil à une entreprise de pompes funèbres qui prospère à une folle vitesse en proposant des cercueils en cartons, plus pratique pour l’incinération, dont l’on peut au préalable choisir le motif ou paysage à imprimer, moyennant une somme non modique, sur les parois intérieures pour un meilleur confort du défunt. L’oiseau de proie qui nous veille, bouffe les rêves de nos candides sommeils de gueux naïfs puis au réveil il nous abandonne avec une étrange sensation de pâtes de cadavres bien mûrs dans la bouche. Pour tout sucre des fourmis flottent sur le jus de bouillon de nos destinées.

Et si le masque était le voleur de ‘je’ ? Si le masque était le découpeur… de mots ? Le boucher-charcutier des maux ? Le viandeur-vidangeur des mots-maux-maman-allo bobo-socialo des poético-lascars as en tautologie ? ‘Je’ découpeur-charcutier-viandeur-vidangeur de l’ ‘autre’ et ses faux semblants ? Le masque est RIEN ! Le masque est TOUT ! Roi Arth, La cendre de tes justes visions s’éparpille, s’évapore. Un vent brûlant emporte tout… Arth, quelque part.

Aux Hespérides, La Palmas et Gomea ; aux Hespérides, Santas Cruz de Tenerife ; aux Hespérides, Fuerteventure et Lanzarote ; aux Hespérides, Hierro, l’Îles de fer ; aux Hespérides, chaud et sec, l’été.

[…]Coére étou ej’su ch’pati bleuw, màrouleus’mint fré pi ioe:iche, l’bleuse pati màrouleus’mint tot déployé eque pon in trézawis’mint i’ peut së ninn s’in rafardé[…] […] Encore, je suis la pâture bleue, amoureusement fraîche et humide, la pâture bleue amoureusement toute dépliée, dont aucun clair entendement par ruse ne peut s’emparer…

Goulument, le poème se déconstruit à l’approche des lugubres croassements de Korrigane – La scène se déroule au-dessus d’un lac proche de Galway dans les eaux duquel, nue, se baigne la Reine Medb du Connacht - .  À la suite, que peut-il bien survivre de nos ‘Je’. De nos ‘Autres’ ? Tout CELA ne s’écrit pas ou plus seulement au milieu d’oriflammes belliqueuses mais au cœur creux d’une pluie d’acide de plumes calcinées, aux bras d’un diable répugnant qui couve ses œufs dans des nids innocents. Au-dessus du pays, ma terre grise est une plaie béante… J’y vois le masque qui est RIEN ! Le masque qui aussi est TOUT ! Le ‘Je’ de l’ ‘Autre’ est néant. Pourtant ‘Je’ désire ‘Il’, Celle qui chante la Musique de l’Univers. Elle chantera dans ma bouche, de porte en porte jusqu’aux aurores – Là, extraite du film Masked and Anonymous, la bande son diffuse une chanson traditionnelle : Diamond Joe,...
...revisitée par Jack Fate [sortant de prison] alias Bob Dylan et lui-même alias Robert Zimmermann - è ‘Je est un autre’ – Arthur Rimbaud.

Aux Hespérides, une nymphe de cœur ; aux Hespérides, le Normand conquérant ; aux Hespérides, Jean de Béthencourt ; aux Hespérides, mon masque d’entrailles au mieux de l’autre ; aux Hespérides, l’île d’Avalon [à moins que ce soit celle de Groix ?].

[…] Ej’ su chl’in.nàrse nier ed chés Khonorins. Adon la ch’ét seule nworte agaÿante pi gàrbourioeuse càrchèle ; tàrtous’ dévalé chi din chés papars inplokèys, vius pàrchongnés écartelures à mi àrnonché vos ej su chl’ émorleu-épaetreu ed chés seurtèys, Derwydd. […] Je suis le loufoque bébé pleurnichard enflammé du peuple de ceux qui n’ont pas la connaissance. Donc là, c’est l’effrayante et ensorceleuse crécelle noire ; tous descendez ici dans l’image contaminée d’un enfant vue dans l’œil d’un autre, vieux éventreurs complices de meurtres, abandonnez-vous à moi, je suis l’écrabouilleur-écraseur des certitudes, Voyant-du-chênes.

Entendez ! Ecoutez ! Des corps se consument dans les flammes de vos existences. Comme des masques qui ne peuvent plus rien dire, CELA crépite-t-il ? Et CELA brûle ? De l’enfance, la balançoire abandonnée… Le masque ne se souvient pas que… Le masque se souvient trop : L’odeur de la boue, l’odeur du labour et de la rosée d’un p’tit matin… Le masque se souvient… Et c’est pire qu’une photo jaunie. Elle et lui, lui et elle désirent que le masque vive sans eux.

Cheule souvenanche, à coesse qu’ale ét toudi laù ét l’coesse ed ch és bérluzries à mi, à li, à ti étou. Chl’àpréche del berluzrie, nozoete tàrtous’ ale foét bérloké. Ch’ét insigne ! Quaintt à pu rin buzié, inbzipe !... Cheule berluzrie, ale ét bayé edpa chl’éblérache. …Vlaù eque cheule nworte pi gàrbourioeuse càrchèle foét poùrtréture edzeur el corte ed min chapitre… [é-pi seule nworte gàrbourioeuse càrchèle n’ét pon chi agaÿante équ’chaù !). Les souvenirs parce qu’ils sont toujours présents, sont la raison de mes fautes, des siennes et des tiennes aussi. L’ardeur de la faute, nous autres tous, nous fait tituber. C’est ainsi ! Quant à l’oubli, impossible !  …La faute est offerte par l’inattention. …Voilà que l’effrayante et ensorceleuse crécelle noire prend forme sur la corde de mon discours [puis la noire ensorceleuse crécelle n’est pas si effrayante que cela !).

Le 10 juin 2009 en Saint Amand-les-Eaux et 
revisité, dépoussiéré, le 20 janvier 2017 en Clamart.

Notes : En 2009 ou 2010, j’avais le désir de voir publier « mes » Evangiles bleusNUIT pourtant alors Ivar Ch’ Vavar  m’a dissuadé de chercher à le faire car il pensait que ces textes devaient encore macérés, qu’il fallait laisser cette macération agir dans ma tripe car aussi et surtout qu’aux temps de ces écritures, j’étais au plus mal de mon ‘je’.  Mais Ivar Ch’ Vavar, du haut de sa bienveillance de Merlin, m’a averti que des heures sortiraient d’un coup, un jour lointain alors, pour se dresser afin de me sonner qu’il est bienvenu pour moi maintenant, c’est aujourd' hui et demain ! De reprendre ces Evangiles bleusNUIT, d’y retravailler et de lâcher la créature, de libérer le Prisonnier à l’apparition du signe… 

…De par le N°7 ! Merci Docteur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire